L'opposition du Venezuela a demandé aux citoyens de documenter les crimes commis par les forces du régime.

Publié le 13.08.2024
L'opposition du Venezuela a demandé aux citoyens de documenter les crimes commis par les forces du régime

“Nous appelons à ce que cesse la violence exercée par l'État au Venezuela et à ce que les crimes commis par les fonctionnaires de sécurité soient documentés”, a déclaré la PUD sur X, où elle a partagé le lien mis à disposition par le bureau du procureur de la CPI pour recevoir des informations “pertinentes rapidement.”

Avis de la coalition d'opposition, avec la récente communication du bureau du procureur du tribunal de La Haye, “il est clair que les yeux du monde sont sur Nicolás Maduro et les nombreuses violations des droits humains commises depuis le 29 juillet”, sans donner de détails dans la publication.

Selon son bureau, le procureur de la CPI, Karim Khan, “surveille activement” la situation actuelle dans ce pays et “évalue, de manière indépendante”, les rapports concernant d'éventuels crimes après les élections présidentielles, au cours desquelles, selon l'entité électorale, Maduro a été réélu pour un troisième mandat consécutif.

Le message diffusé par la Plateforme Unitaire Démocratique sur ses réseaux sociaux

La Mission internationale indépendante du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a demandé ce lundi au régime du Venezuela de mettre fin à la “répression croissante” après les élections présidentielles du 28 juillet et d’enquêter “exhaustivement” sur les décès enregistrés lors des manifestations déclenchées par des allégations de fraude.

“Les décès signalés dans le cadre des manifestations doivent être rigoureusement enquêtés et, si l'on confirmait un usage abusif de la force létale par les forces de sécurité et la participation de civils armés agissant avec la connivence de ces corps, les responsables doivent rendre des comptes,” a affirmé Marta Valiñas, présidente de la Mission sur Venezuela, dans un communiqué.

Le rapport a comptabilisé 23 décès, la plupart par balles, lors des manifestations pour rejeter les résultats de l'entité électorale, qui a annoncé la réélection de Maduro au milieu des allégations de fraude de l'opposition.

Après avoir analysé les données publiées par diverses organisations de défense des droits humains, la Mission a indiqué qu'au moins 1 260 personnes avaient été arrêtées depuis le 28 juillet, parmi lesquelles 160 femmes.

Le régime de Maduro a déclaré que plus de 2 200 personnes avaient été arrêtées, qu'il qualifie de “terroristes”.

“Toutes les personnes arrêtées de manière arbitraire doivent être libérées immédiatement,” a indiqué Patricia Tappatá, experte de la Mission.

Parmi les personnes arrêtées, il y a des dirigeants, des sympathisants de partis, des journalistes, ainsi que des défenseurs des droits humains, considérés ou perçus comme des opposants par les autorités, selon le rapport.

De nombreuses arrestations, ajoute le document, ont eu lieu après que les personnes ont participé à des manifestations ou exprimé leurs opinions sur les réseaux sociaux.

Le rapport souligne les informations concernant les arrestations de plus de 100 enfants, filles et adolescents, inculpés des mêmes crimes graves que les adultes et qui ne bénéficient pas de la présence de leurs parents ou tuteurs pendant les procédures judiciaires.

Les manifestations contre la fraude commise par la dictature de Nicolás Maduro le 28 juillet ont été sévèrement réprimées par les forces de sécurité (EFE/ARCHIVE)

Le document demande “de garantir que les enfants, filles et adolescents arrêtés soient traités dans le strict respect des normes internationales de protection de l'enfance,” a indiqué Francisco Cox, expert de la Mission.

Lors d'un conseil des ministres dirigé par Maduro, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a déclaré ce lundi que la Mission de détermination des faits “veut s'attribuer une enquête qui ne lui appartient pas” et continue “à agir contre le Venezuela.”

Saab a comptabilisé, pour sa part, que les troubles suscités par “le refus des résultats électoraux” ont causé 25 morts, dont deux militaires, et 192 blessés, dont 97 faisant partie des “forces de sécurité de l'État.”

(Avec des informations d'EFE et AFP)