Petro, Lula et López Obrador insistent sur le fait que le CNE du Venezuela présente les résultats des élections "table par table".

Publié le 08.08.2024
Lula, Petro et López Obrador insistent sur la nécessité de présenter les résultats détaillés des élections du 28 juillet au Venezuela - crédit Infobae

Dans un nouveau communiqué conjoint, les gouvernements de Colombie, du Brésil et du Mexique se sont exprimés jeudi 8 août sur la situation politique au Venezuela après les élections ratées du 28 juillet, au cours desquelles le dictateur Nicolás Maduro a été déclaré gagnant, au milieu de fortes suspicions de fraude électorale. Au détriment de l'opposant Edmundo González, qui a établi ses propres chiffres, et contrairement à ceux présentés par l'organe électoral, cela le déclarerait comme le vainqueur évident.

Les présidents Gustavo Petro, Luiz Inácio Lula Da Silva et Andrés López Obrador ont fait une demande claire, une semaine après leur dernier prononcé en ce sens, après la première réunion virtuelle. Les trois pays ont exprimé dans la lettre qu'ils considèrent "fondamental que le Conseil National Électoral du Venezuela (CNE) présente les résultats des élections présidentielles" de ce jour, ventilés par bureau de vote.

Ils ont souligné qu'en prenant note du processus engagé devant la Cour Suprême de Justice du Venezuela (TSJ) concernant le processus électoral, les trois gouvernements "partent de la prémisse que le CNE est l'organe chargé, par mandat légal, de la divulgation transparente des résultats électoraux". Cela a été compris comme une sorte de "clin d'œil" au prononcé que l'opposant González avait fait dans ce même sens, demandant le même traitement.

Image d'archive des manifestations que l'opposition vénézuélienne a organisées après les élections présidentielles du 28 juillet, dirigées par la leader María Corina Machado. EFE/ Henry Chirinos

Appel à une vérification internationale, tout en respectant la "souveraineté" populaire du Venezuela

De même, les trois pays ont réaffirmé l'opportunité de permettre la vérification impartiale des résultats, par le biais d'une présence d'une observation internationale, mais dans le respect du principe fondamental de la souveraineté populaire. Cela a souligné la nécessité de rappeler que c'est une affaire qui ne peut pas être influencée par d'autres nations, mais qui appartient aux acteurs politiques impliqués de la résoudre.

"De plus, ils réitèrent l'appel aux acteurs politiques et sociaux du pays pour qu'ils exercent la plus grande prudence et modération dans les manifestations et les événements publics, et aux forces de sécurité du pays, afin de garantir le plein exercice de ce droit démocratique dans les limites de la loi. Le respect des droits de l'homme doit prévaloir en toute circonstance", ont-ils précisé dans le texte partagé depuis les canaux officiels du ministère des Affaires étrangères.

María Corina Machado et Edmundo González ont revendiqué la victoire aux élections du 28 juillet au Venezuela - crédit Cristian Hernández/AP

De plus, et réitérant le "respect de la souveraineté et de la volonté du peuple vénézuélien", Petro, Lula et López Obrador ont annoncé par le biais de ce communiqué qu'ils poursuivront des discussions à haut niveau. "Et ils soulignent leur conviction et leur confiance que les solutions à la situation actuelle doivent venir du Venezuela", indique la lettre, où ils ont mis l'accent sur la nécessité de déployer des efforts de dialogue et de compréhension qui contribuent "à la stabilité politique et à la démocratie".

Ce dialogue intense entre les mandats du Brésil, de la Colombie et du Mexique est, selon leurs protagonistes, un reflet de l'engagement de ces pays latino-américains à chercher des solutions négociées à la crise. Dans ce cadre, les ministres des Relations des trois pays ont montré un mode d'approche de la plus haute diplomatie et coopération pour faire face à cette situation, où ils soulignent l'importance d'un processus électoral transparent et vérifiable pour le monde.

Le communiqué a été émis après la deuxième réunion entre les présidents, tenue le mercredi 7 août, par voie virtuelle, au cours de laquelle ils se sont rencontrés pour continuer à dialoguer sur la réalité que traverse le Venezuela et les scénarios possibles qui aident à comprendre les revendications de l'opposition et la position du régime en question, qui a intensifié ses attaques contre la population civile et enregistre déjà plus de 2 000 arrestations et plus de 30 décès.

Voici le communiqué intégral de la Colombie, du Brésil et du Mexique sur la situation au Venezuela :

Voici le communiqué de la Colombie, du Brésil et du Mexique sur la situation au Venezuela - crédit @cancilleriacol/X