Un jeune Vénézuélien est mort après avoir reçu une violente raclée lors de la répression de Maduro contre les manifestations.

Publié le 05.08.2024
Ángel Mora (Résistance sans Frontière sur X)

Ce lundi, le jeune vénézuélien Ángel Mora est décédé suite à une violente agression par des corps répressifs à Guanare, dans l'État de Portuguesa, lors d'une manifestation le 29 juillet contre les résultats diffusés par le Conseil National Électoral (CNE) qui annonçaient la réélection de Nicolás Maduro.

Le compte X de l'organisation “Résistance sans Frontière” a dénoncé l'agression : “C'est la politique d'État de répression, de disparition forcée, de persécution, d'incarcération et d'assassinats politiques de ceux qui pensent différemment et luttent pour la liberté.”

La dirigeante de Vente Venezuela dans l'État de Portuguesa, María Oropeza, a déclaré que Mora était irré recognizable après la violence subie et que sa famille est détruite et craint pour sa sécurité.

Ángel Mora (Résistance sans Frontière sur X)

L'organisation Foro Penal a rapporté ce dimanche un bilan de 988 personnes arrêtées et 11 morts dans le contexte des manifestations au Venezuela qui ont débuté après la fraude électorale du chavisme lors des élections du dimanche 28 dernier. Selon l'ONG, 91 des personnes arrêtées sont des adolescents.

Ces chiffres contredisent les déclarations diffusées par la dictature chaviste. Nicolás Maduro a annoncé ce samedi que 2 000 personnes avaient été arrêtées dans la nation caribéenne.

“Nous avons 2 000 prisonniers capturés, et ensuite ils vont dans (les prisons) Tocorón et Tocuyito, pour le maximum châtiment, justice. Cette fois, il n'y aura pas de pardon, cette fois il n'y aura que Tocorón”, a déclaré le dictateur devant des partisans chavistes qui ont défilé ce samedi à Caracas.

De leur côté, l'Observatoire Vénézuélien de la Conflictualité Sociale (OVCS) et le Centre pour les Défenseurs et la Justice (CDJ) ont averti ce samedi d'une augmentation de la répression après les manifestations.

Dans un communiqué, les ONG ont alerté “avec inquiétude” sur l'augmentation de la “violence et de la répression, résultant des actions des corps de sécurité de l'État, de civils armés, connus sous le nom de collectifs, et des groupes qui composent le Système Populaire de Protection pour la Paix.”

Une statue de l'ancien président vénézuélien Hugo Chávez, détruite (AP Photo/Jacinto Oliveros)

Ils ont ajouté qu'après les manifestations qui ont eu lieu dans le pays entre lundi et mardi, il a été signalé la participation de “civils armés, réalisant des actions répressives, d'intimidation, de harcèlement et de contrôle social en coordination ou avec l'acquiescement de fonctionnaires des corps de sécurité de l'État.”

L'OVCS a poursuivi en documentant 915 manifestations citoyennes à travers le pays entre le 29 et le 30 juillet, avec un bilan de 138 manifestations “réprimées”, lors desquelles on a “observé la présence de civils armés, des collectifs, dans, au moins, 119″.

“Nous appelons la communauté internationale et les organismes internationaux de protection des droits de l'homme à suivre les événements survenus au Venezuela et à appeler l'État vénézuélien à garantir, respecter et protéger l'exercice des droits civils et politiques”, ont-ils affirmé.

Ce dimanche, la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) a également exprimé sa condamnation énergique de l'arrestation de manifestants, d'activistes et de journalistes au Venezuela.

Dans sa déclaration, la CIDH a lancé un appel urgent au régime de Maduro pour qu'il mette fin à ses tactiques de répression et libère tous les détenus injustement : “La situation des droits de l'homme au Venezuela reste préoccupante, et nous lançons un appel clair à la libération immédiate de Kennedy Tejeda et Freddy Ferrer, ainsi que de tous ceux qui ont été privés de liberté pour avoir exercé leur droit à la protestation et à la liberté d'expression.”